Apprendre à raconter des histoires amorales parce qu’à voix multiples, à conséquences en cascades, qui ne respectent pas la différence entre ce qui compte et ce qui peut être négligé, c’est peut-être apprendre à cultiver un type de savoir crucial s’il s’agit d’apprendre à vivre dans les ruines, là où tout idéalisme, tout attachement à des abstractions justifiant le pouvoir de « simplifier », l’économie de l’art d’observer, mènent au désastre.

Isabelle Stengers, préface de « Le champignon de la fin du monde », de Anna Lowenhaupt Tsing, les empêcheurs de penser en rond/la découverte, 2017.

En utilisant des documents et des archives, en convoquant des récits et des faits avérés, ma pratique se veut une relecture sensible de récits constituant les marges de l’histoire. Elle interroge le rapport souvent non discuté d’une société à la valeur qu’elle donne aux choses. Ce site présente mes principaux projets de recherches artistiques. Leur dissémination peut donner lieu à des expositions à des éditions et publications, à des conférences et des écrits.

« l’œuvre de Bruno Goosse […] exemplifie la tendance qui consiste, pour certains artistes contemporains, à entreprendre des enquêtes proches des recherches menées en sciences humaines, particulièrement en histoire, affirmant ainsi – en non-spécialistes – un intérêt renouvelé pour le réel et alimentant des questionnements de nature épistémologique. La position adoptée par l’artiste est en elle-même signifiante : s’il s’attelle à une étude historique, il ne le fait pas en savant, affublé d’une autorité institutionnelle ou d’une accréditation universitaire ; c’est en amateur qu’il entreprend cette enquête.» Ce qui a des conséquences sur la manière dont le travail opère dans le champ social car « […] cette absence de légitimité, dès lors qu’elles se trouve proposée en partage aux récepteurs (visiteurs, auditeurs ou lecteurs / spectateurs), travaillent à ce que ces derniers se trouvent en quelque sorte placés de plain-pied avec les instigateurs de l’enquête – cette égalité de situation n’étant pas sans favoriser l’adhésion et l’empathie. Les investigations menées y gagnent ainsi en ouverture démocratique […]»

Danièle Méaux, « L’artiste en historien amateur », Nouvelle revue d’esthétique,‎ 2020, PP 11-22. (lire en ligne)

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